Octobre 2018
TEMOIGNAGE MARTINE
L’histoire :
En 2004, un lymphome sur le bras est traité par radiothérapie.
Après dix ans de rémission, l’hématologue n’estime pas nécessaire de poursuivre les contrôles. Sur le coup, cette décision m’interpelle mais je ne dis rien.
A partir d’avril 2016, je commence à boiter de la jambe gauche, les douleurs s’amplifient Je ne pense pas à une reprise du lymphome, cette hypothèse n’est pas non plus envisagée par les médecins.
Le 10 janvier 2017, je vais aux urgences de l’hôpital de Longjumeau. Après un scanner l’interne dit que ce n’est pas une occlusion intestinale, mais un « cancer avec de multiples très grosses tumeurs partout, stade 4 ».
De manière irrationnelle, je suis soulagée par cette annonce qui signifie que je vais être installée dans une chambre, et non pas attendre un taxi sur un banc de la salle d’attente des urgences ! Je passe la suite de la nuit à élaborer un plan de bataille pour adapter ma vie à la situation.
Le traitement :
Les médecins de l’hôpital de Longjumeau proposent de me prendre en charge avec l’Institut Gustave Roussy (IGR).
L’IGR me fait peur mais j’accepte, pensant que c’est la seule solution pour m’en sortir.
Tout va très vite… Consultation avec l’hématologue à l’IGR, et deux semaines après l’annonce, le traitement commence.
Après six semaines d’hospitalisations entre l’hôpital de Longjumeau et l’IGR, je vais au centre de postcure de Viry -Chatillon, pour « refaire du muscle et pas du gras » selon les termes du chef du service d’oncologie. Nutritionniste et coach m’accompagnent pendant trois semaines.
Mi-mars, je rentre chez moi avec l’aide d’une auxiliaire de vie.
Je vais aux cours de gymnastique adaptée organisés par la Ligue contre le cancer, puis aux cours de gymnastique normale. Les séances de gymnastique en groupe font relativiser les « petits soucis personnels ».
Lors des examens de contrôle, le docteur m’annonce avec un grand sourire que je suis en rémission.
La seconde rechute :
Début 2018, des douleurs lombaires amènent au diagnostic d’une tumeur sur la racine du nerf sciatique, traité par chimiothérapie en ponctions lombaires à l’IGR, suivi d’une paralysie faciale. Je fais des grimaces chez le kiné, pour récupérer la mobilité de la joue.
Les aspects positifs de cette aventure :
Lors du diagnostic de reprise du lymphome, trésorière de l’association paroissiale de Savigny sur Orge dans l’Essonne, je devais préparer l’arrêt des comptes, les reçus fiscaux et le budget de 2017. On m’a apporté à l’hôpital l’ordinateur, les classeurs des chèques et des factures.
Le personnel du service d’oncologie m’appelle « business woman » : cette activité m’évite de m’interroger sur mon avenir.
Au cours de ces mois de traitements, je suis accompagnée par des mails, appels téléphoniques, visites d’amies de LCE : je découvre que je compte pour beaucoup plus de personnes que je ne le pense et j’apprends à lâcher prise.
Je profite de cette rémission pour me concentrer sur mes priorités et dire à mes proches à quel point je les aime.
Lors de l’annonce de la rémission, je suis montée à l’oratoire de l’IGR pour dire MERCI et demander ce que le Seigneur attend de moi, quelle est ma mission.
Est –ce de témoigner et d’accompagner « en grande sœur » d’autres malades ?……….