Pour ne pas être emporté par cette vague de sombre avenir et de lamentations qui nous entoure, Paul donne aux chrétiens, qu’ils soient de son temps ou du notre, une recette en lien avec ce qu’il appelle son évangile, sa Bonne nouvelle.
La première lettre aux Corinthiens, juste à la fin de l’hymne à la charité dit : « Maintenant demeurent Foi, Espérance et Charité… » J’aimerais avec vous expliciter ces termes et vous les laisser comme remède à la morosité ambiante.
Maintenant : c’est aujourd’hui, chaque matin, chaque soir, chaque jour, chaque semaine que nous sont offertes les vertus salvatrices.
La Foi : en grec « la confiance » et plutôt la confiance que l’on place en quelqu’un. La foi ce n’est pas une question de croyance, de dogme, de science des choses de Dieu. C’est une confiance en lui, en ses promesses et en l’alliance qu’il a conclue avec nous et qu’il a renouvelée définitivement dans le Christ Jésus. Il l’a dit, il le fait ou le fera. Cela demande, évidemment une ascèse forte pour ne pas abandonner en cours de chemin lorsque nos difficultés ont l’air de s’éterniser. C’est cette foi/confiance qui touche le cœur de Dieu et nous apporte sa paix.
L’Espérance : Elle est « l’ancre de notre cœur qui pénètre au-delà du voile » selon la lettre aux Hébreux. Elle apporte la stabilité dans les épreuves, comme l’ancre assure la stabilité du navire lorsqu’elle est jetée sur le fond de l’abîme. Cette image nous révèle que nous sommes déjà « attachés » au-delà du voile, c’est-à-dire, de la création. Notre vie est maintenue par un lien qui est déjà dans l’éternité, déjà dans la résurrection et la re-création. Pour reprendre l’image, la tempête peut souffler, les vagues se déchaîner, l’embarcation est ballottée mais ne sombre pas. Jésus me tient, il m’a ancré en lui !
La Charité : « Elle ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal » et d’autres affirmations encore tirées du ch.12 de la première lettre de Paul aux Corinthiens. Elle nous fait participer (partager) à la vie même de Dieu. Nous avons le même sang en quelque sorte. Les mouvements de tendresse, d’amour, de charité qui passent dans le cœur de Dieu passent en nos cœurs dans la proportion où nous pouvons les recevoir. Nous devenons semblables à lui. Nous réagissons comme lui. Là encore une ascèse nous rattrape, celle de la patience. Nous sommes bien long à faire taire notre réaction propre pour laisser celle de Dieu prendre les choses en mains.
Quoiqu’il en soit la recette est claire. Elle n’est certes par aisée à être vécue mais a l’avantage de pouvoir être relancée chaque matin et chaque soir en nous rappelant la seule vraie bonne nouvelle :
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Unique, afin que quiconque croit en Lui ne se perde pas mais obtienne la vie éternelle».
Père Yannick