En Chine, un porteur d’eau possédait deux grosses cruches, chacune d’elles pendant aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur ses épaules.
L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite et livrait toujours une pleine portion d’eau.
À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le Porteur livrait seulement une cruche et demi d’eau à sa maison.
Évidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait qu’elle ne pouvait
accomplir que la moitié de ce qu’elle était supposée produire.
Après ces deux années de ce qu’elle percevait comme étant une faillite totale de sa part , un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au Porteur d’eau : « J’ai honte de moi-même, et à cause de cette fêlure à mon côté qui laisse fuir l’eau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure. »
Le Porteur s’adressa à la cruche : « As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement de ton côté du sentier, et non sur le côté de l’autre cruche?
C’est que j’ai toujours été conscient de ta fêlure, et j’ai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour durant notre retour, tu les as arrosées.
Durant ces deux années j’ai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu n’avais pas été comme tu l’es, nous n’aurions jamais eu cette beauté qui a égayé notre maison .» Auteur inconnu
Le chant de la nature me confie que l’âme est un bouquet de fleurs immortelles et multicolores sur lesquelles se posent des papillons bleus. Le chant de la nature me souffle que la vie est belle quand on la regarde avec émerveillement.
Le chant de la nature me révèle avec délicatesse et douceur qu’il faut écouter le bruit que fait le bonheur non quand il s’en va, mais quand il est là.
Le chant de la nature me dit que la souffrance face à un échec, face à une situation dure à vivre ne dure pas, qu’elle s’efface pour laisser place à la joie de vivre en accord avec soi, en s’aimant, en aimant les autres.
Le chant de la nature me crie que vivre c’est explorer librement le champ infini du chant des cœurs, des chants de l’âme.
Le chant des cœurs, les chants des âmes sont les chants les plus beaux, ceux qui nous amèneront à cette paix, à cette sérénité, à cette harmonie dont nous rêvons tous, chacun dans notre coin, sans savoir comment agir pour que ça devienne réalité.
En cet été qui s’annonce, libérons nos cœurs, libérons nos âmes, écoutons-les et laissons leurs chants s’envoler vers les autres. Profitons de ce temps de repos, ce doux temps de l’année où il fait bon s’adonner au chant de la nature.
Revue “En Église”, Chicoutimi, Canada, 2006.