L’Avent est une période d’intense activité, peuplée de personnages venus de lieux et de position sociale variées, mais tous orientés vers un même but.
“Avent”, c’est-à-dire avant le plus grand événement qui soit : l’incarnation du Verbe, la venue de Dieu sur notre terre, une re/naissance pour l’humanité.
• “Avent ”-“Advent” en anglais renvoie à quelque chose qui “advient”,
qui va se passer. Ici, c’est un événement unique, qui ne s’était jamais passé et ne se passera jamais plus dans l’histoire des hommes.
• L’évangéliste Jean fait remonter l’histoire qu’on entend au jour de Noël “au commencement”, c’est-à-dire aux origines du monde, comme pour surplomber le dessein de Dieu dans l’éternité.
Les figures et les faits marquants se succèdent pendant l’Avent.
Il y a d’abord les Annonciations, à Zacharie, père de Jean-Baptiste, à la Vierge Marie, mère de Jésus, et à Joseph, son père. Ces annonces de naissance à venir se font par l’intermédiaire des Anges qui précisent même les noms choisis par Dieu et par là leur signification missionnaire. Au moment où ces élus, futurs parents, apprennent leur nouvelle, ils sont emplis de joie : “Mon âme exulte en Dieu mon sauveur”. Ils savent aussi recevoir cette mission avec humilité et une confiance immédiate : “que tout m’advienne selon ta parole”. Joie, humilité, confiance : et nous ?
Il y a ensuite le temps de l’attente et de la préparation, période pendant laquelle nous nous tenons prêts, la lampe allumée, dans la vigilance intérieure, présents à notre vie, mais surtout prêts à renouveler notre attention à Sa vie fondue dans la nôtre, à sa présence à nos côtés. C’est là que St Jean Baptiste apparaît à Béthanie, lui qui, L’ayant reconnu avant tout autre, doit avertir de la venue du Messie. Solitaire au milieu du désert, sa voix nous appelle à choisir la lumière, à rectifier notre vie et à être purifiés par l’eau du baptême.
Il y a les voyages. Le premier mène de Nazareth en Galilée à Bethléem, vers les origines, pour la naissance en Judée. En fait, Joseph retourne chez lui pour le recensement et, en même temps, paradoxalement, Jésus naît “sans domicile” quand Il arrive sur terre. Dès la crèche, Il est du côté des faibles et des pauvres, non des puissants. Le second voyage, précédé lui aussi par une annonce, est
celui des bergers : “Voilà que je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple”. En acceptant de suivre la Lumière, ces “petits”, méprisés à l’époque, exclus, prouvent que les premiers,
ils sont attentifs à l’irruption de Dieu dans la vie des hommes. Leur voyage sera suivi par la longue marche des Rois Mages, dont les origines lointaines montrent bien la vocation oecuménique de la chrétienté à venir.
Enfin, l’événement ultime advient dans ce lieu, ô combien inconcevable, une étable, une mangeoire pour les animaux, de la paille pour ce nouveau-né qui vient sur terre, dans ces circonstances inimaginables, pour nous mener vers un royaume mystérieux, celui de l’amour, celui de Dieu. Nous aussi, naissons de Dieu.
Elizabeth Murphy